Journal de Russie 1977-2011

Thierry de Montbrial, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques et fondateur de l’Institut français des relations internationales, l’Ifri, tient un journal commencé en 1976 dont il a sélectionné les meilleures feuilles pour constituer Journal de Russie : 1977-2011. La Russie est le pays de l’immensité, un pan d’Europe trop oublié. Ce journal reflète une vision de sa situation internationale mêlant anecdotes et analyses.

Dans son ouvrage de 500 pages, publié aux Éditions du Rocher en mars 2012, Thierry de Montbrial s’appuie sur les notes qu’il a rédigées au cours de ses différents voyages en Russie où il s’est rendu pour la première fois en 1977, à l’époque de l’Union soviétique, sous Brejnev, à la faveur de la période de la Détente. Personne n’avait envisagé la chute du système soviétique en 1989-1991, de même que personne ne sait encore prédire la date d’un tremblement de terre particulier. écrit-il dans son introduction.

Mettant en garde contre l’illusion du déterminisme rétrospectif, il revient sur les premières années de la Russie de Boris Eltsine, une époque où la Russie aurait pu disparaître. Nombreux sont ceux qui ont cru alors au chaos, un moment mal compris par les observateurs de l’époque d’après lui.

Il revient dans cet entretien (qu’il est préférable d’écouter pour profiter de toutes les nuances et précisions données par l’auteur) sur la nature autoritaire du pouvoir en Russie, sur l’évolution de l’armée, sur le manque de cohérence de l’Union européenne à proposer à la Russie depuis deux générations, une politique unifiée dans le cadre de la mondialisation économique. Il dresse également un portrait surprenant de Gorbatchev, en homme faible et parmi les personnalités rencontrées, celle de Soljenitsyne, le 13 décembre 2000 demeure la plus marquante de ses rencontres.